Scène hivernale dans le quartier Limoilou, 1943

Vous pouvez voir sur ce cliché du 20 mars 1943 une souffleuse de marque Sicard et quelques hommes s’efforçant de rendre l’avenue Maufils dans Limoilou accessible de nouveau.

Voyager sur les routes québécoises en hiver n’est évidemment pas une partie de plaisir, et cela était très difficile jusqu’au milieu des années 1900. En raison d’équipement peu répandu, le déneigement des chemins en milieu urbain et rural s’avérait ardu. Les citoyens se regroupaient fréquemment pour entretenir à la pelle les voies et les ruelles enneigées, même dans les années 1970.

La hauteur de ces bancs de neige pourrait intimider n’importe qui. Heureusement, un Québécois bien ingénieux nous a offert une technologie qui facilitait la vie les lendemains de tempêtes. Il s’agit de la souffleuse à neige, sauveuse de nos rudes hivers.

Fils d’agriculteur, Arthur Sicard fit face à des problèmes de transport lors de ses tournées hivernales de livraison de lait. Le manque d’entretien représentait pour lui et la ferme familiale de grands risques de pertes financières. Cependant, pour la population, l’accès aux routes en hiver était un enjeu crucial, alors que des tragédies auraient pu être évitées si seulement les voies avaient été déblayées. Grâce à son génie inventif, Sicard confectionna et perfectionna différents dispositifs pour éloigner la neige de la chaussée. Il s’inspira du fonctionnement des moissonneuses-batteuses pour créer un souffleur à neige, composé d’une vis horizontale rotative et d’un ventilateur pouvant casser et éjecter la neige à quelques mètres.

Dès la fin des années 1920, le ministère de la Voirie (aujourd’hui ministère des Transports) offrait aux municipalités le déneigement de certaines voies importantes des grandes villes au coût de 100 $ le mille. L’invention de Sicard fit bien des heureux alors qu’en 1929 le ministère choisit les souffleuses Sicard pour ouvrir la route reliant Québec et Montréal.

Essayez maintenant de vous passer de votre bonne vieille souffleuse! (Marie-André Tanguay)

Photographie : Archives de la Ville de Québec, Q-C1-14-N0019-N001908