Septembre 2025

Éboulis près de la Citadelle, 1889

Par la nature escarpée de sa géographie, Québec a été sujette à de nombreux éboulements au cours de son histoire, en particulier au XIXe siècle. En 1841, un éboulis détruit huit maisons et fait une trentaine de victimes, alors que des pierres se détachent du cap Diamant. La construction de maisons dans des zones à risque n’arrête pas pour autant. Le 19 septembre 1889, à 19 h 30, après de fortes pluies survenues lors des jours précédents, une partie du cap Diamant se détache de la falaise située au pied de la Citadelle et de la terrasse Dufferin. Sept maisons de la rue Champlain dans le secteur Cap-Blanc sont touchées.

Cet éboulement est le plus dévastateur de l’histoire de Québec. Une grosse opération de sauvetage a lieu pendant plusieurs jours, impliquant des pompiers, des militaires, des policiers et des volontaires. Une foule nombreuse vient constater, impuissante, l’ampleur des dégâts. L’émotion est à son comble, accompagnée des cris et des pleurs provenant à la fois des survivants coincés sous les gravats et des curieux rassemblés autour de la zone sinistrée. De nombreuses personnes sont sorties des décombres, blessées ou décédées. Joseph Kemp, 74 ans, est retrouvé vivant plus de quatre jours après la tragédie. Il meurt le soir même à l’hôpital. Il y a plus de 40 victimes, en très grande majorité des Irlandais.

L’ingénieur de la Cité de Québec, Charles Baillairgé, avait proposé des mesures de mitigation avant l’événement, sachant les risques que représentait le cap Diamant. Elles n’avaient pas été suivies entièrement. Après la tragédie de 1889, des correctifs sont apportés, notamment la pose de grillages ainsi que d’un muret sur le boulevard Champlain, ce qui permettra d’éviter qu’une catastrophe d’une telle ampleur se reproduise. (David Tremblay)

Photographie : Éboulis près de la Citadelle, 1889, Archives de la Ville de Québec CI-N0071-N007162.


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