
Avions survolant le fleuve Saint-Laurent, 1911
C’est en 1911, à l’occasion de l’Exposition provinciale, que l’aviateur belge George Mestach, l’homme-oiseau, débarque à Québec. Il arrive en ville par train le 27 août accompagné de son mécanicien Ernest Mathis et de son gérant Romain Gresser. Le trio s’installe à l’Hôtel Victoria de la côte du Palais en attendant l’arrivée de son monoplan Blériot qui voyageait à bord d’un autre train. C’est qu’il avait présenté ses exploits dix jours auparavant à Chicago.
Le mardi 29 août, une immense foule s’était rassemblée au terrain de l’exposition pour voir Mestach survoler les lieux. C’était la première fois que les Québécois avaient la possibilité d’observer un aéronef en action. Le lendemain, le 30 août, le pilote avait tenu à rendre hommage au fondateur de Québec. Ainsi, il décolle de Limoilou, survole la ville, tourne autour des monuments de Samuel de Champlain et de M gr de Laval, plane au-dessus du Saint-Laurent face à la terrasse Dufferin, puis revient à son point de départ. À cette occasion, un observateur, possiblement positionné au collège de Lévis, immortalise la scène qu’on publie en carte postale pour faire un magnifique souvenir d’un événement sans précédent dans la capitale. Toutefois, le cliché a vraisemblablement été trafiqué. En effet, qu’un avion survole Québec à cette époque était déjà exceptionnel, mais le fait qu’il y en ait eu deux en même temps et qu’ils se seraient suivis d’aussi près relève de la fantaisie. Une autre curiosité intrigue. Tous les journaux mentionnent que Mestach pilotait un monoplan alors que, sur la photographie, on aperçoit un biplan. Quoi qu’il en soit, ce trucage n’enlève rien à la valeur de l’exploit réalisé par le Belge.
Le lendemain, George Mestach exécutait une dernière envolée qui avait failli tourner au drame lorsqu’une partie de la foule avait envahi le terrain sur lequel il devait atterrir. Évitant des gens qui semblaient ignorer le danger, il avait embouti les buvettes du site. Il en avait été quitte pour une roue brisée. L’homme-oiseau allait revenir à Québec l’année suivante. (Jean-François Caron)
Photographie : Avions survolant le fleuve Saint-Laurent, 1911, Archives de la Ville de Québec, P094-1-N031564.

