Québec en 1866
Au début de la guerre de Sécession, les Nordistes arraisonnent le bateau britannique Trent, ce qui accroît les tensions avec la Grande-Bretagne. Celle-ci augmente donc ses effectifs au Canada. C’est dans ce contexte que le lieutenant Henry Edward Baines, officier et aquarelliste du Royal Artillery Regiment, débarque au Canada. Il y passera les cinq dernières années de sa vie. En effet, le 27 octobre 1866, il meurt de blessures qu’il s’était infligées alors qu’il combattait le grand incendie du faubourg Saint-Roch de Québec. Il travaillait à faire exploser des maisons pour former une tranchée dans le but d’arrêter la progression des flammes. Il a été inhumé au cimetière Mount Hermon de Sillery, où un magnifique monument rappelle la mémoire de ce héros proclamé par la population et les autorités publiques. Il n’avait que 26 ans.
Baines a produit plusieurs aquarelles, principalement au Canada-Ouest, l’actuel Ontario. Néanmoins, il en a laissé quelques-unes de la « vieille capitale ». Ainsi, le 22 mars 1866, alors qu’il est en garnison à Québec, il représente la façade fluviale de la ville depuis le pont de glace. Cette scène hivernale nous présente les entrepôts et les quais du port en dormance saisonnière. Au sommet de la falaise, la Citadelle et son glacis dominent la haute-ville. De là, un mur de fortification court jusqu’à la terrasse Durham et à l’ancien mur de soutènement du château Saint-Louis, incendié en 1834. Juste au pied du glacis, on aperçoit le corps de garde de la batterie Caronade, dont les vestiges gisent toujours sous la terrasse Dufferin. Enfin, un alignement de maisons nous permet de situer l’avenue Sainte-Geneviève. Un ultime clin d’œil du lieutenant Baines à la ville où il a trouvé son dernier repos. (Jean-François Caron)
Photographie : Québec en 1866, Henry Edward Baines, collection privée.