Février 2023

Aurore boréale

Cette lumineuse aquarelle de Philip John Bainbrigge, officier britannique ayant séjourné au Canada de 1836 à 1842, nous rappelle l’importance du canot à glace pour les insulaires et les riverains du fleuve Saint-Laurent jusqu’au début du XXe siècle. Entre Québec et Lévis, il était la seule façon de traverser le fleuve quand le pont de glace n’était pas suffisamment gelé. L’usage du canot à glace devant Québec a disparu lorsque les bateaux à vapeur ont pu résister aux glaces du fleuve. Pour les habitants des îles, il servait de moyen de transport pour les vivres, le courrier, les malades et les écoliers. Il fallait être agile, fort et habile pour naviguer en eau vive et traverser les banquises. Le transport aérien et l’arrivée de traversiers ont sonné le glas du canot à glace comme moyen de déplacement. À L’Isle-aux-Coudres, son usage durera jusqu’à l’arrivée du premier traversier, en 1957.

De nos jours, le canot à glace est devenu un sport d’endurance et de force. Le Circuit québécois de canot à glace comprend cinq courses. La première course a eu lieu en 1894 lors du premier Carnaval d’hiver de Québec. La suivante s’est déroulée en 1931; elle avait été planifiée par l’Association des sports d’hiver et commanditée par le Château Frontenac. En 1955, le Carnaval de Québec reprend cette compétition, qui devient alors l’une des attractions permanentes du rendez-vous hivernal québécois. Après avoir été l’apanage des canotiers pendant des décennies, des équipes mixtes et des équipes entièrement féminines relèvent désormais ce défi. De nos jours s’ajoutent la Grande Traversée Casino de Charlevoix (L’Isle-aux-Coudres), la Course de la banquise de Portneuf, le Trois-Rivières extrême et le Grand défi des glaces (Québec). (Lilianne Plamondon)

Iconographie : Aurora Borealis, Québec, MNBAQ, 1989.14


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